Les résultats en mathématiques sont étonnants pour un futur philosophe de cette discipline, reconnu par tous comme un excellent mathématicien.
Les résultats en mathématiques sont étonnants pour un futur philosophe de cette discipline, reconnu par tous comme un excellent mathématicien.
Dès l’âge de 9 ans, son père l’initie aux premiers rudiments du latin. Puis, deux ans plus tard, il enchaînera avec le grec. Très tôt donc, Jean-Toussaint Desanti aura la pratique de ces deux langues anciennes. Il fréquente ensuite le collège Fesch d’Ajaccio où son père est répétiteur. C’est un élève sérieux et studieux. Seuls les cours de mathématiques l’ennuient : il préfère travailler en solitaire dans des livres qu’il récupère à la bibliothèque. À partir de l’adolescence, il entreprendra la lecture des philosophes. Ses premières passions iront à Bergson et à Kant.
C’est au collège Fesch que J.-T. Desanti a fait sa scolarité secondaire. Ses camarades de classe disaient : « Oh ! Il était sérieux Toussaint. Il allait en classe tous les jours ! » J.-T. Desanti très amusé expliquait ensuite à sa femme Dominique : « Comment voulais-tu que je fasse l’école buissonnière avec mon père tous les jours au collège ? » Il ajoutait que son amour de la philosophie et des mathématiques ne venait pas des cours entendus, mais plutôt des livres lus.
En 1926, Jean-Toussaint fait sa communion solennelle à la cathédrale d’Ajaccio. Il prétend qu’à l’époque il avait déjà perdu la foi, ce qui ne l’a pourtant pas empêché, conformément aux habitudes des familles de la bourgeoisie ajaccienne, de devenir enfant de chœur. Il détestait le curé de Vico qui enseignait le catéchisme à coups de baguette.
En classe terminale de philosophie, en 1932, J.-T. Desanti reçoit les félicitations du conseil des professeurs et se voit décerner les premiers prix de philosophie et d’histoire et géographie. En juin, réussite au baccalauréat Philosophie. Il hésite alors entre médecine et philosophie. Dans les deux hypothèses, il peut obtenir une bourse d’études. Son choix se porte finalement sur la philosophie. Suivent deux années d’hypokhâgne et de khâgne au lycée Thiers de Marseille. Il échoue de très peu - à l’oral - au concours d’entrée de l’ENS, rue d’Ulm.
Puis, il participe activement aux mouvements étudiants soutenant les Républicains espagnols en lutte et le Front Populaire en préparation. Comme tous les militants, il vend des journaux et échange des coups avec les « Nationalistes intégraux » de « l’Action Française » et les « Jeunesses Patriotes » du colonel de La Roque.
« Ouvrez et fermez les portillons »
C’est la période du baccalauréat. Les lycéens composent dans une salle de la mairie. Les sujets de latin et de mathématiques sont jetés par la fenêtre. Dans un bar voisin, J.-T. Desanti traduit en langue corse et la version latine et la démonstration mathématique, lesquelles sont ensuite chantées, avec accompagnement de guitare, sous les fenêtres ouvertes de la salle d’examen. Cette année-là, les notes seront excellentes. Une difficulté pourtant avait contrarié l’opération : le mot de « parenthèse » n’a pas de traduction littérale en corse et personne ne savait traduire l’expression « ouvrez ou fermez les parenthèses ». Ils ont donc chanté « ouvrez ou fermez les portillons ». L’enseignant passionné que deviendra J.-T. Desanti ne reniera jamais cette faiblesse.