1920-1936
Livret scolaire

Les résul­tats en mathé­ma­ti­ques sont étonnants pour un futur phi­lo­so­phe de cette dis­ci­pline, reconnu par tous comme un excel­lent mathé­ma­ti­cien.

Livret scolaire

Les résul­tats en mathé­ma­ti­ques sont étonnants pour un futur phi­lo­so­phe de cette dis­ci­pline, reconnu par tous comme un excel­lent mathé­ma­ti­cien.

Dès l’âge de 9 ans, son père l’initie aux pre­miers rudi­ments du latin. Puis, deux ans plus tard, il enchaî­nera avec le grec. Très tôt donc, Jean-Toussaint Desanti aura la pra­ti­que de ces deux lan­gues ancien­nes. Il fré­quente ensuite le col­lège Fesch d’Ajaccio où son père est répé­ti­teur. C’est un élève sérieux et stu­dieux. Seuls les cours de mathé­ma­ti­ques l’ennuient : il pré­fère tra­vailler en soli­taire dans des livres qu’il récu­père à la biblio­thè­que. À partir de l’ado­les­cence, il entre­pren­dra la lec­ture des phi­lo­so­phes. Ses pre­miè­res pas­sions iront à Bergson et à Kant.

C’est au col­lège Fesch que J.-T. Desanti a fait sa sco­la­rité secondaire. Ses cama­ra­des de classe disaient : « Oh ! Il était sérieux Toussaint. Il allait en classe tous les jours ! » J.-T. Desanti très amusé expli­quait ensuite à sa femme Dominique : « Comment vou­lais-tu que je fasse l’école buis­son­nière avec mon père tous les jours au col­lège ? » Il ajou­tait que son amour de la phi­lo­so­phie et des mathé­ma­ti­ques ne venait pas des cours enten­dus, mais plutôt des livres lus.

JT Desanti - Communion

En 1926, Jean-Toussaint fait sa com­mu­nion solen­nelle à la cathé­drale d’Ajaccio. Il pré­tend qu’à l’époque il avait déjà perdu la foi, ce qui ne l’a pour­tant pas empê­ché, confor­mé­ment aux habi­tu­des des famil­les de la bour­geoi­sie ajac­cienne, de deve­nir enfant de chœur. Il détes­tait le curé de Vico qui ensei­gnait le caté­chisme à coups de baguette.

En classe ter­mi­nale de phi­lo­so­phie, en 1932, J.-T. Desanti reçoit les féli­ci­ta­tions du conseil des pro­fes­seurs et se voit décer­ner les pre­miers prix de phi­lo­so­phie et d’his­toire et géo­gra­phie. En juin, réus­site au bac­ca­lau­réat Philosophie. Il hésite alors entre méde­cine et phi­lo­so­phie. Dans les deux hypo­thè­ses, il peut obte­nir une bourse d’études. Son choix se porte fina­le­ment sur la phi­lo­so­phie. Suivent deux années d’hypo­khâ­gne et de khâgne au lycée Thiers de Marseille. Il échoue de très peu - à l’oral - au concours d’entrée de l’ENS, rue d’Ulm.

Puis, il par­ti­cipe acti­ve­ment aux mou­ve­ments étudiants sou­te­nant les Républicains espa­gnols en lutte et le Front Populaire en pré­pa­ra­tion. Comme tous les mili­tants, il vend des jour­naux et échange des coups avec les « Nationalistes inté­graux » de « l’Action Française » et les « Jeunesses Patriotes » du colo­nel de La Roque.

« Ouvrez et fermez les portillons »

C’est la période du bac­ca­lau­réat. Les lycéens com­po­sent dans une salle de la mairie. Les sujets de latin et de mathé­ma­ti­ques sont jetés par la fenê­tre. Dans un bar voisin, J.-T. Desanti tra­duit en langue corse et la ver­sion latine et la démons­tra­tion mathé­ma­ti­que, les­quel­les sont ensuite chan­tées, avec accom­pa­gne­ment de gui­tare, sous les fenê­tres ouver­tes de la salle d’examen. Cette année-là, les notes seront excel­len­tes. Une dif­fi­culté pour­tant avait contra­rié l’opé­ra­tion : le mot de « paren­thèse » n’a pas de tra­duc­tion lit­té­rale en corse et per­sonne ne savait tra­duire l’expres­sion « ouvrez ou fermez les paren­thè­ses ». Ils ont donc chanté « ouvrez ou fermez les por­tillons ». L’ensei­gnant pas­sionné que devien­dra J.-T. Desanti ne reniera jamais cette fai­blesse.